Thème #26 - juin 2024
RAAAALENTIIIIR
Pourquoi courir si c’est pour arriver au but exsangue ? Nous ne sommes pas le messager de Marathon !
Prendre le temps, son temps, tous les temps, tous les rythmes au gré de ses tropismes et des besoins du moment.
GOURMANDISES / délices
Voir
Alexandre le Bienheureux
« As-tu déjà regardé une fleur de carotte ? » J’avais 18 ans. Je n’avais même jamais pensé que les carottes faisaient des fleurs. Mais je trouvais le Philippe Noiret de l’époque craquant à souhait et j’étais prête à tout faire comme lui. Parce que, à travers l’objectif d’Yves Robert, ça avait l’air tellement bien de ne rien faire de sa vie, de manger du saucisson en buvant du rouge sans sortir de son lit, d’envoyer promener les vieux, les profs, les autoritaires, les empêcheurs de glander quoi ! Donc de vivre.
Ce film fait toujours ma joie. C’est un hymne à la liberté d’être soi, même si le héros est trop « déconstruit » pour ne pas être rattrapé par la norme de son environnement… Un conseil, zappez la fin !
Aline
PENSER
Le voyage autour de sa chambre
Oui, c’est romantique, oui, c’est une ironie datée XVIIIe siècle, mais ça fait encore tellement de bien. Les fausses aventures immobiles de ce jeune homme condamné à deux mois de réclusion pour une faute de duel, l’emmènent au-delà des murs par le simple pouvoir de sa réflexion lente et de plus en plus profonde au fil des jours. Le lien entre le réel et l’imaginaire, entre l’enfermement et la liberté est manifeste. Il est nourri de sa propre intériorité, de sa mémoire et de ses émotions. Tout le matériau d’une bonne thérapie qui aurait su utiliser ce temps imposé.
Aline
ENTENDRE
Barbara, le mal de vivre
Parce que c’est non seulement un chef d’œuvre d’écriture poétique et musicale, mais qu’il contient la graine dont parle Olga dans le podcast. Le germe de la joie est aussi au creux du repli sur soi, quand on sait lui faire place, en silence, lentement, plonger dans le noir au fond duquel attend la lumière.
Aline
Ça ne prévient pas quand ça arrive
Ça vient de loin
Ça s'est traîné de rive en rive
La gueule en coin
Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous ensommeille
Au creux des reins
Le mal de vivre
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre
On peut le mettre en bandoulière
Ou comme un bijou à la main
Comme une fleur en boutonnière
Ou juste à la pointe du sein
C'est pas forcément la misère
C'est pas Valmy, c'est pas Verdun
Mais c'est les larmes aux paupières
Au jour qui meurt, au jour qui vient
Le mal de vivre
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre
Qu'on soit de Rome ou d'Amérique
Qu'on soit de Londres ou de Pékin
Qu'on soit d'Égypte ou bien d'Afrique
Ou de la porte Saint-Martin
On fait tous la même prière
On fait tous le même chemin
Qu'il est long quand on doit le faire
Avec son mal au creux des reins
Ils ont beau vouloir nous comprendre
Ceux qui nous viennent les mains nues
Nous ne voulons plus les entendre
On ne peut pas, on n'en peut plus
Alors seuls dans le silence
D'une nuit qui n'en finit plus
Voilà que soudain on y pense
A ceux qui n'en sont pas revenus
Du mal de vivre
Leur mal de vivre
Qu'ils devaient vivre
Vaille que vivre
Et sans prévenir, ça arrive
Ça vient de loin
Ça s'est promené de rive en rive
Le rire en coin
Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous émerveille
Au creux des reins
La joie de vivre
La joie de vivre
Oh, viens la vivre
Ta joie de vivre
Da-da-da, di-di, da-da
Da-da, da-da-di-di-di, da-da-da da-da-da
Di-da-da-da-da-da, da-da, da-da, da-da-di-da-da
La-la-la-la, la-la
Auteur-compositeur : Monique Andrée Serf
SENTIR
Les « Villes Lentes »
Un retour à un rythme de vie apaisé, telle est l’ambition du mouvement « Cittaslow », un label initié en Italie dans le prolongement de « Slow Food », à la fin des années 1990. Avec la même philosophie que Slow Food qui encourage le retour à une alimentation saine et locale, la communauté s’engage partout dans le monde à ralentir le rythme de vie des citoyens. Réintroduire le temps dans la politique urbaine, c’est accorder une place de choix à la réflexion, ce qui ne signifie pas refuser la technologie. Au contraire, le recours à l’innovation est de mise, avec des pistes créatives sur les formes que doivent prendre le commerce urbain et le travail par exemple. Dans la « ville lente », la technologie est le prolongement de la nature, non plus pour l’asservir mais bien pour l’assister et lui reconnaître toute sa puissance.
Aline