Les délices de ce mois
Un panier gourmand où piocher au gré de vos humeurs, des instants souriants ou profonds, pensifs ou ludiques. Diverses portes d’entrées pour se faire plaisir, nourrir différents aspects en soi et s’inspirer les uns les autres ; au gré de vos envies musiques, livres, photos, oracles… Vos propositions en ce sens seront les bienvenues. Prenez contact avec nous !
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À déguster avec les yeux, des tableaux, des photos, des images pour inspirer notre créativité.
Hokusaï, la quête du point
Mondialement connu pour ses vagues géantes et ses scènes du « monde flottant », le quartier des geishas, le peintre d’estampes japonais du XVIIIe siècle n’a pourtant recherché tout sa vie qu’une seule perfection : le point. L’ultime perfection du trait pur.
Voici ce qu’il écrivit à la fin de sa vie :
« Depuis l'âge de six ans, j'avais la manie de dessiner la forme des objets, Vers l'âge de cinquante ans, j'avais publié une infinité de dessins, mais tout ce que j'ai produit avant l'âge de soixante-dix ans ne vaut pas la peine d'être compté. C'est à l'âge de soixante-treize ans que j'ai compris à peu près la structure de la nature vraie, des animaux, des herbes, des arbres, des oiseaux, des poissons et insectes. Par conséquent, à l'âge de quatre-vingts ans, j'aurai encore fait plus de progrès. À quatre-vingt-dix ans, je pénétrerai le mystère des choses ; à cent ans je serai décidément parvenu à un degré de merveille, et quand j'aurai cent dix ans, chez moi, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant. Je demande à ceux qui vivront autant que moi de voir si je tiens ma parole. Écrit à l'âge de soixante-quinze ans, par moi, autrefois Gwakiô Rôjin, le vieillard fou de dessin. »
Comment mieux décrire la course à l’inaccessible…
Aline
Penser
Pour plonger dans les écrits éclairants, des notes de lecture, des coups de cœur, des extraits pour donner l’envie.
Illustration : La nuit de l’iguane,
pièce de Tennessee William et film de John Huston
Le poème de Nono
Penser « perfection » m’a replongée dans ce qui est peut-être le film le plus puissant que j’ai jamais vu et revu. La Nuit de l’Iguane, chef d’œuvre de John Huston (1964). En dehors des prestations exceptionnelles d’Ava Gardner et Richard Burton, il y a dans ce film une scène inoubliable. Un vieux poète aux lisières de la mort cherche au fond de son esprit le dernier vers du poème qui sera son ultime présent au monde. Quand il pense avoir ciselé son texte à la perfection, à sa perfection, il le dicte à sa fille dans une scène bouleversante d’émotion pure et meurt apaisé.
Je crois que cette scène illustre assez bien la conversation que nous avons eue avec Olga sur les beaux côtés de la quête de l’étoile dite inaccessible.
Aline
Voici le poème de Nono dans "La nuit de l’iguane", pièce de Tennessee William et film de John Huston, version originale :
How calmly does
the orange branch observe
Without a cry, without a prayer,
With no betrayal of despair.
Sometime while night obscures the tree
The Zenith of its life will be
Gone past forever, and from thence
A second history will commense.
A chronicle no longer old,
A bargaining with mist and mould,
And finally the broken stem
Te plummeting to earth; and then
An intercourse not well designed
For beings of a golden kind
Whose native green must arch above
The earth's obscene, corrupting love.
And still the ripe fruit and the branch
Observe the sky begin to blanch
Without a cry, without a prayer,
With no betrayal of despair.
O Courage could you not as well
Select a second place to dwell,
Not only in that golden tree
But in the frightened heart of me?
Avec quelle sérénité le rameau d'olivier
Observe le ciel blanchir
Sans un cri, sans une prière
Sans trahison du désespoir
Quelque temps après, alors que la lumière obscurcit l'arbre le zénith de sa vie sera
Disparu à jamais, et de là
Une seconde histoire commencera
Une chronique qui n'est plus de l'or
Un marchandage avec la brume et la moisissure
Et enfin la tige cassée
La chute sur terre, et puis
Un rapport mal conçu
Pour des êtres d'or
Dont le vert natal doit s'élever au-dessus de
L'amour obscène et corrupteur de la terre
Et pourtant le fruit mûr et la branche
Observent le ciel commencer à blanchir
Sans un cri, sans une prière
Sans trahir le désespoir
Oh courage ! Ne pourriez-vous pas tout aussi bien
Choisir un deuxième lieu pour habiter
Non seulement dans cet arbre doré
Mais dans mon cœur effrayé ?
Entendre
Les musiques, contes et interviews qui nourrissent nos âmes au fil de chemin. Extraits non-exhaustifs, il y en a tellement !
Les Gardiens de l'éternité
Janel - Philippe Lenaif
Un appel qui parle au coeur
Des mots qui me touchent
L'écho de ceux qui m'ont précédé
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Olga
Sentir
Pour mettre tous nos sens en fête, poèmes, recettes, oracles et plus, si affinités !
Tarot d'Oswald Wirth
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Une invitation au voyage au coeur du mystère des transformations alchimiques...
Découverte aussi riche que splendide...
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